Blogueuses vs journalistes, quelles différences ?

Il y avait longtemps que je ruminais cet article comme une petite vache. A force de lire partout que les blogueuses valent largement les journalistes et que les journalistes méprisent les blogueuses, je me suis dit qu'un petit rectificatif s'imposait. Histoire de rendre justice à toutes et de rappeler les différences.
Car oui, il y a des différences.

Qui de la bloggeuse ou de la journaliste mangera l'autre ?
En voici quelques unes :
journaliste bloggeuse
style informatif + règle des 3 C court, clair, concis (sauf pour les éditorialistes, chroniqueuses…)
personnel
sources vérifiées
citées peuvent être absentes ou aléatoires
recoupées
contrôle oui non
objectivité oui non
indépendance oui oui
impératifs financiers oui non

NDLR : ça, c'est dans l'absolu! en réalité, beaucoup de ces points sont en train de basculer.

Mais la différence principale est que le journalisme est un métier d'information, un blog est un outil de communication.
Le journaliste est un porte-voix et il a un rôle de service public. Dans la mode, ce rôle est moindre que dans l'actualité mais dans l'absolu, un journaliste de mode doit rendre compte des dernières nouveautés, des tendances, des créations ou des défections des marques et des stylistes. Il doit aussi expliquer les procédés de fabrication, les différentes matières, les innovations textiles...
Pourquoi les journalistes ont perdu leur crédibilité ? Parce que beaucoup ne sont plus des journalistes mais des rédacteurs. Et les magazines leur demandent de pondre du "signe" au kilomètre, la veille pour le lendemain. Difficile, en 24h, de maîtriser l'esprit d'une marque, d'un secteur d'activité ou d'une tendance surtout si on n'est pas spécialiste du secteur. Ce qui arrive bien plus souvent qu'on ne le croit. Et quand on est payé 10 à 60 euros le feuillet (l'article de 1500 signes, l'équivalent d'1/4 de page), on n'a pas envie d'y passer des jours non plus parce qu'une semaine à 60 euros, ça ne nourrit pas sa bonne femme! Les journalistes/rédacteurs rédigent donc sans avoir l'envie / le temps / la permission de fouiller les articles et de recouper les sources.
Du coup, le coeur de métier du journaliste, l'information, devient mouvant, voire mou sans pour autant gagner sur d'autres plan : la liberté de ton ou l'interactivité avec les lecteurs. 
La presse spécialisée, en particulier le secteur de la mode et de la beauté, est particulièrement touchée par ce phénomène. Pour la lectrice lambda, la mode reste un secteur léger et le style journalistique d'abord informatif devient vite lassant ; le ton humoristique ou décalé d'une blogueuse aura plus d'impact. Et si elle y joint une vraie connaissance de la mode ou une allure personnelle, la blogueuse passionnée qui prend le temps de faire ce travail de recherche supplante vite un journaliste peu professionnel. On va dire que c'est un juste retour des choses : la nature a horreur du vide et la blogueuse n'a fait que s'immiscer dans un abîme médiatique.

Suzy Menkes
la plume la plus sincère de la planète mode
Mais ce que la blogueuse oublie souvent, c'est qu'elle est libre. Une blogueuse peut écrire "fuck" dans un article sans qu'on ne lui tombe sur le râble! Je pense que la rédactrice Marie-Claire qui écrirait la même chose serait bonne pour aller pointer à Pôle Emploi... on ne se demandera pas pourquoi. Et sans aller jusqu'à écrire des grossièretés, critiquer négativement une marque connue peut être suicidaire. La grande Suzy Menkes elle-même, rédactrice mode à l'Herald Tribune, en a fait les frais. Cette journaliste aussi connue dans le milieu que Carine Roitfild ou Anna Wintour est réputée pour son intégrité et son franc-parler. Que vous soyez Chanel ou Diesel, si c'est beau, elle l'écrit, si c'est inintéressant, elle l'écrira aussi. La dame a été black listée par Dior qu'elle avait osé tacler dans ses papiers. Suzy est d'ailleurs si incorruptible qu'elle renvoie systématiquement les cadeaux de presse... autant vous dire qu'elle fait figure d'ovni chez ses consoeurs.

La blogueuse n'a pas de contraintes, hormis celles qu'elle s'impose. Elle peut écrire un article en 10 semaines si elle en a envie. Pas de dead-line à respecter! La journaliste, elle, a des comptes (et un papier) à rendre car un magazine est une entreprise, avec des impératifs de rentabilité. Pas un blog, contrairement à ce que certaines pensent. Oui, c'est chouette si on peut en vivre mais à l'origine, un blog est un hobby ou une vitrine professionnelle. Un outil de communication, donc, pour promouvoir ses idées / ses réalisations / son entreprise / son savoir-faire. Un blog ne coûte rien et c'est même parce qu'ils ne coûtent rien qu'ils ont explosé. Si les blogs demandaient le même investissement de départ qu'un magazine, la blogosphère serait de la taille d'un tapis de bain.

De son côté la journaliste a certains avantages : une carte de presse (obtenue au bout de 2 ans d'exercice ou un an d'exercice après une école de journalisme), le nom d'un magazine ou d'un journal qui ouvre des portes, un salaire (pas toujours gras, d'ailleurs), des cadeaux de presse... Oui, mais en contre-partie, elle perd beaucoup de liberté. Tout le monde n'est pas Suzy. La rédaction peut supprimer un article, en couper des passages... chose qui n'arrive à la bloggeuse que si elle s'auto-censure.
Or on voit de plus en plus de blogueurs s'auto-censurer par peur de perdre des lecteurs, de recevoir des critiques ou se faire black-lister par les marques. Dommage car c'est justement cette liberté de ton qui est le pouvoir essentiel de la bloggeuse. C'est sa richesse. Elle n'a pas de salaire mais elle est indépendante. Alors pourquoi sacrifier cette liberté pour deux ou trois rouge à lèvres et sachant qu'elle n'en tirera pas de salaire malgré tout ? C'est perdre le beurre en voulant gagner l'argent du beurre. Et imposer à son passe-temps les contraintes d'un travail, bof.

Pour porter un collier aussi canon, je serais prête à écrire n'importe quoi. Je suis faible.
En revanche, pour rester professionnelle, la journaliste doit faire du boulot de journaliste et non pas remâcher un dossier de presse. Chers magazines, je vous en supplie, laissez à vos rédactrices un peu de cette liberté et cette fantaisie des blogueuses. Et chères blogueuses, ne vous acharnez pas à les perdre et rentrer dans un moule que vous avez été les premières à casser (pour notre plus grand plaisir).

Dernier point, crucial celui-ci : la tenue vestimentaire.
La tenue la plus hype n'est pas forcément synonyme de crédibilité.
Cf Suzy, Anna, Grace.

stelda

52 commentaires:

  1. Aaaah Stelda cet article me parle tant...Depuis que j'ai ouvert mon blog je suis passée par moult phases: hobby, passion,semi-professionnalisation...Puis la réalité du marché des pigistes et designers web m'a rappelé pourquoi à 18 ans je n'ai pas suivi cette voie. Et tu l'as très bien dit, les contraintes structurelles inhérentes à ce type de business (le lectorat et les annonceurs si sensibles qu'il faut autant que possible aller dans leur sens), l'éthique légèrement modifié par les cadeaux des maisons (méfions-nous du pouvoir d'un tube de rouge à lèvres cadeau sur sa perception du monde), etc.
    Aujourd'hui, j'ai une relation plus sereine et indépendante: retour au métier de départ (qui rapporte largement plus...) et à ma passion de communiquer avec d'autres passionné(e)s de Mode;)

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    1. Merci de nous partager ton expérience mais c'est quand même triste de voir que les rédactrices passionnées s'enfuient :(( Ca ne va pas remonter le niveau :D.
      En revanche, ça offre des blogs géniaux ;-)

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  2. J'ai un peu sursauté en lisant dans le tableau comparatif que les journalistes étaient "objectives" et "indépendantes". Pas sûr.... Merci pour ce nouveau bel article.

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    1. Tu as raison : ça c'est dans l'absolu : dans la réalité, beaucoup de ces points sont en pleine bascule :D. C'est justement parce que les particularités de chacune se floutent que ça devient un peu n'importe quoi! Du coup, j'ai rajouté une petite note sous le tableau ;-).

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  3. J'avais déjà regardé un peu les différences et je te rejoins complètement sur le fait que les journalistes n'ont plus les moyens de faire correctement leur boulot (du moins les rédactrices mode, encore plus criant pour les rédactrices beauté puisque les magazines dépendant grandement pour ne pas dire que des recettes publicitaires, or évidemment ce sont les grands groupes cosmétiques qui sont très majoritaires comme annonceurs : on ne va alors pas cracher sur la bouche qui nous nourrit...).
    Par contre, ton article cerne les différences blogs/journalistes mais plutôt petits blogs. Les gros mastodontes, je suis plus mitigée : peu disent vraiment ce qu'ils pensent puisqu'ils sont rémunérés donc leur ton se rapproche plus d'un magazine (je pense notamment à MBDF, Coline, Kenza,...). J'espère que la blogo gardera sa fraîcheur et sa sincérité, heureusement certains blogs l'ouvrent encore (Psychosexy notamment ^^).

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    1. Justement : pour moi, certains gros blogs n'ont plus vraiment de blog que le nom. D'ailleurs, l'Officiel vient d'en embaucher une dizaine au sein d'une équipe de choc baptisée "New Talents".
      Psychosexy ou Planete Beauté (qui est aussi journaliste beauté, d'ailleurs, je crois) ont une vraie honnêteté et ça fait plaisir à lire. Et la preuve que ça ne fait pas fuir le lecteur, au contraire!
      Je rêve d'un magazine qui regrouperait ce genre de blogueurs.

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    2. RECTIF : Planete Beauté est attaché de presse beauté. Je suis allé vérifier mes sources!!

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  4. dans la colonne "sources vérifiées", c'est loin d'être le cas pour les journalistes: plus ça va, et moins ils vérifient (récemment, j'en ai entendu un, qui était aller interroger sur place l'Imam intégriste du fin fond de l'Ariège, terminant son reportage - radio nationale - par :"...à Artigat, en Auvergne", et en le répétant plusieurs fois, en plus (mais bien sûr...tout ce qui est paumé est en Auvergne, c'est ça??). Aucun rectificatif ensuite à la radio, rien, nichte, nada. L'Ariège en Auvergne, no problem.

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  5. ps: pardon: "qui était ALLÉ interroger"

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    1. Ben oui, tout le monde sait ça, Jicky!! L'Ariège est en Auvergne et Brest est en Corrèze. C'est la nouvelle découpe administrative :D.
      C'est l'une des raisons (à mon avis même, la principale) de la crise de la presse. C'est comme le scandale du RER D, ou d'autres... A force de vouloir donner de l'info vite, vite, vite, on ne vérifie plus rien du tout. Et ça finit en grosses boulettes! Et les journalistes ont aujourd'hui zéro crédibilité. En plus, ça fait le lit des complotistes. Bref, tout le monde y perd.

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    2. Et j'oubliais, un autre travers journalistique: la non hiérarchisation de l'info. TOUT est au même niveau de gravité. cf ce WE, avec le bug orange. Quasiment 1/4 d'heure du 20h consacré à ça, à la UNE, avec des adjectifs ou qualificatifs du style "la situation tourne au cauchemar" (exactement le même vocabulaire que pour un attentat terroriste ou un tremblement de terre, en somme), avec force interviews des usagers, les pôôôvres, coupés de connexion permanente (LA pathologie du XXIe siècle, à mon avis); et en FIN FIN FIN du 20h, le seul reportage vraiment grave, la situation des canadairs ds la région de Marseille. Et là, rien de cauchemardesque, en revanche, hein...

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    3. Là, c'est le lecteur qu'il faut tacler. Il est toujours plus intéressé par un mort dans sa rue que 100 000 en Inde. Lamentable mais vrai.
      Par contre, je pense que comme toi que pour certains journaux, il faut trier et ne pas parler de tout car on ne peut pas être pointu partout et là encore, crac, c'est une perte de qualité énorme. Heureusement, certains le font. Je ne pense pas que Courrier International fasse sa Une sur le bug d'Orange ;-)

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  6. Quel article! Tu vas en avoir marre que je te parle de mes anciens boulots. Mon tout premier, j'étais pigiste, j'avais une carte de presse et pour gagner un minimum d'argent, je faisais mes déplacement à vélo et me les faisais rembourser en frais kilométrique. Au total beaucoup de travail pour de l'argent de poche. Et de plus tout nos articles ne passait pas (donc argent non gagné) ou était coupé et il perdait beaucoup en contenu intéressant.
    Journaliste n'est pas un métier facile tu as tout à fait raison.

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    1. Non, au contraire : c'est génial de découvrir ton parcours si riche et varié. et ça encourage à changer de voie : tu nous montres qu'on peut faire 10 métiers différents! Un article coupé, c'est toujours rageant. Et si c'est une interview, ton interviewé le vit souvent mal car il n'a pas conscience des contraintes imposées au journaliste. Frustrant pour tout le monde!

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  7. stelda, toujours l'art d'écrire des articles super intéressants (à la fois personnels et documentés), qu'on a envie de lire jusqu'au bout et qui font avancer la réflexion... pour moi, tu es l'exemple d'une synthèse réussie entre blog et journalisme.

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    1. Merci Mireille :)). Ton com' me touche beaucoup. Il y aurait encore beaucoup à dire... mais je trouvais que l'article était déjà assez indigeste! Si ça vous intéresse, n'hésitez pas à me demander d'approfondir tel ou tel point ;-).

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  8. Article très pertinent, mais si les journalistes sont aussi contrôlés, dépendants parfois/souvent des annonceurs et peuvent ne pas tjs vérifier les sources.

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    1. Je le sais bien. J'ai fait des piges, et comme une nouille, j'ai passé un temps dingue à me documenter afin de ne pas raconter n'importe quoi... et on m'a gentiment dit que "ce n'était pas la peine, t'as qu'à taper sur Google et voir un peu ce qui sort"... heu, ben non.

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  9. C'est drôle cet article, parceque plus ça va, plus je me dis que la plus journalistique de la blogo, c'est peut-être toi, avec Café-Mode.. justement parceque tu n'y vas pas de main morte et que tu es bien documentée. C'est du plus haut intérêt. Effectivement le journaliste est un peu baillonné par les obligations publicitaires de son magazine, donc souvent le discours est faussé. En revanche, c'est toujours bien écrit (ce que je reproche à la blogo, c'est une panne sèche de vocabulaire, de tournures de phrases, et tellement de coquilles, moi la première). Après il y a aussi cette tendance journalistique à récupérer le style blog (cf: le Daily Elle). Pour moi la séparation de genre, devient de plus en plus floue. J'imagine qu'il va y avoir beaucoup de transgenre à l'avenir.

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    1. Eudoxie, tu vas me tuer!! me comparer à Géraldine, c'est juste énorme :)).
      Ne me parle pas de coquilles, j'en fais aussi des tonnes (et c'est bien pour ça qu'il y a des relectures dans les rédactions... quand tu t'auto-relis, tu en laisses toujours dans les coins, c'est horrible).
      Oui, la séparation devient de plus en plus floue. Je n'ai pas parlé des blogs pro, différents. Ceux-là sont clairement définis : comme celui de Pauline Savary, Mode Personel(le), Le Cosmétologue, etc. Et clairement indépendant, souvent.

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  10. Histoiredepots l'a dit un peu plus haut, il y a un vrai problème qui est la dépendance des magazines aux annonceurs. Ce qui est le problème de la plupart des journaux. Quel est la crédibilité d'un magazine féminin qui jamais n'émet la moindre critique ou même réserve sur une collection ou produit de beauté ? Il n'est plus question de journalisme quand un magazine remplit ses pages de propos dithyrambiques qui ne relèvent pas d'un point de vue ni d'une ligne éditoriale mais d'une relation de dépendance aux annonceurs, qui bride toute liberté. On pourrait en parler des heures parce que c'est un problème de fond qui concerne toute la presse et plus largement tous les médias. Les blogs ( certains:-) rétablissent un équilibre dans ce contexte et c'est heureux.

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    1. C'est surtout que, comme je le dis à Anonyme, il y aurait vraiment du boulot intéressant à faire. C'est sûr qu'en mode ou en beauté, on ne va pas faire du Grand Reportage à la Capa. Mais on peut avoir un vrai rôle de pédagogie et ce rôle est complètement retiré aux rédactrices actuellement. Expliquer la compo des produits, chercher le meilleur rapport qualité /prix, expliquer l'histoire d'une Maison, d'un design...
      Du coup, oui, ce sont les blogs solides qui récupèrent cette portion-là. Et heureusement qu'ils sont là, ils ont je pense énormément travaillé à l'expansion du cosmétique bio, par exemple.

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  11. Quand tu reçois 10 pots de crème anti-âge par semaine, impossible de les tester, tout juste si on les ouvre. Le poids des annonceurs fait qu'on caresse dans le sens du poil.
    On remplit le frigo aussi. :)

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    1. J'en ai pleinement conscience. Et je le comprends tout à fait. Mais si le journalisme, ce n'était pas forcément de tester tous les pots mais aussi d'informer sur les compositions, les procédés de fabrication, etc ? Ca intéresserait certainement les lectrices et ce serait plus valorisant pour les rédactrices, je pense.
      Merci pour ton commentaire qui sent, lui aussi, le vécu et à bientôt j'espère ;-)

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  12. Ca fait un bout de temps que je suis régulièrement ce blog, et je profite de cet article pour vous remercier pour la finesse et la richesse de vos billets. Pour réagir à celui-ci :
    L'un des problèmes des journalistes, c'est qu'ils sont de plus en plus pris ouvertement - j'insiste sur le ouvertement - pour des outils de communication, une tendance qui a commencé à émerger il y a quelques années et qui se fait très pesante depuis deux-trois ans. Combien de fois par semaine entend-on "on ne veut pas que vous publiiez cette info" ? Ou "voici le texte à diffuser dans vos colonnes" ? Cela même dans des publications indépendantes qui fonctionnent sans annonceurs.
    L'autre problème du mot "journaliste", c'est qu'il recouvre des réalités extrêmement différentes mais que le grand public ne voit presque que les JT. Je tiens à rappeler qu'il y a beaucoup de presse professionnelle où l'on fait moins dans le sensationnel... parce que ce lectorat-là n'attend pas de sensationnel mais de l'information journalistique... et paye le prix fort pour cela !
    En attendant, je suis d'accord avec Eudoxie, les transgenres commencent à émerger, et il y en aura sans doute de plus en plus !

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    1. C'est vrai Mag et vous avez raison de le souligner. J'ai parlé uniquement de la presse grand public car c'est celle qui touche le plus grand nombre. Pour la presse professionnelle, c'est encore un peu différent. Je trouve bien plus d'infos dans le Fashion Daily News que dans le ELLE. En tout cas, des infos qui me parlent. Mais je suis peut-être un peu trop exigeante... je ne sais pas. Je suis un peu à cheval entre les deux mais je crois que nous sommes nombreuses dans ce cas.
      Après, je crois que le presse informatique a elle aussi beaucoup de mal à rester indépendante. Et même Que Choisir, champion auto-proclamé, a eu deux ou trois casseroles à ce propos.
      Je pense que l'avenir est en effet dans le transgenre :D.
      Merci pour votre commentaire et j'espère vous relire :)).

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  13. excellent article, le milieu de la presse je le connais particulièrement bien...et il ne faut oublier que la presse écrite est soumise à un impératif de rentabilité et ne survivent que grâce à la pub. Donc exit les articles incendiaires contre la marque qui t'achète des encarts très, très couteux, faut les soigner. Même une journaliste sincère ne pourra jamais casser un client surtout prestigieux et rentable...

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    1. Sans casser non plus, les journalistes se trouvent souvent contraintes à parler de tel évènement inintéressant mais sponsorisé et de passer à la trappe un autre plus original mais dont l'organisateur n'est pas annonceur. Je trouve ça vraiment dommage.

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  14. Merci pour cet article vraiment très intéressant ! Je ne suis pas une blogueuse mode, mais une littéraire (qui écrit des chroniques/critiques). Chez nous, les blogueurs ont aussi la possibilité d'écrire leurs avis comme ils en ont envie, il y a donc toutes sortes de styles différents, c'est ce qui fait la diversité :D
    Les cadeaux presses sont aussi là (livres, goodies, ...) ce qui provoque malheureusement chez certains, une envie de "bien" chroniquer, et donc de n'avoir plus aucun franc parlé. C'est d'ailleurs dommage...

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    1. Je suis quelques blogs littéraires et j'avais vu qu'une blogueuse s'était fait incendier publiquement par un auteur qu'elle n'avait pas encensé. Il lui disait "vous abusez, on vous a offert un exemplaire presse, vous pourriez me faire une critique élogieuse". J'avais été très choquée. D'autant que la blogueuse avait fait une vraie critique, très nuancée.
      Mais elle avait été défendu par de nombreuses lectrices qui expliquait à l'auteur que non, on n'est pas OBLIGE de "bien chroniquer".
      Merci de ta visite, Lena et à bientôt j'espère ;-)

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  15. Article intéressant.
    Assez vrai dans l'ensemble.

    Sauf sur un point que je ne partage pas du tout (quoique ce ne soit plus si tranché dans le retse du billet après l'intro en tableau).

    Journaliste : objectivité oui
    Blogueuse : objectivité non

    Mouais ? Comme si être blogueuse/journaliste était gage d'objectivité/subjectivité... Des journalistes pas du tout objectifs, euh il y en a pas mal hein...

    Au plaisir de vous lire,

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    1. Oui, ce tableau n'est qu'un petit récapitulatif théorique ;-). Dans les faits, on devrait même distinguer honnêteté et objectivité. Car beaucoup de blogueuses revendiquent leur subjectivité, sans pour autant être malhonnête. C'est-à-dire qu'elles préviennent le lecteur "moi, j'ai adoré mais ça ne vous plaira peut-être pas". C'est l'une des richesses de la blogueuse, d'ailleurs.
      Merci de votre point de vue Cajou, et j'espère avoir également le plaisir de vous relire ;-)

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  16. assez d'accord mais en théorie seulement ;)

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  17. J'adore ton article pour toujours après là où je tique un peu comme certaines c'est sur l'objectivité des journalistes, je crois qu'il y en a malheureusement de plus en plus qui perdent cette objectivité...

    Perso', je fais mon blog par plaisir!! Je dis les choses comme j'ai envie de les dire, je parle souvent voir toujours que de choses qui m'ont plus à moins d'avoir vécu un vrai flop qui nécessite d'en parler ^^

    Le jour où je perds mon objectivité, je fais appel à toi et mes lectrices fidèles pour me le dire surtout!!!!

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    1. Tu as bien raison : c'est plus positif de s'attarder sur les bonnes choses que les mauvaises. Et ta bonne humeur et ton plaisir sont contagieux, c'est pour ça que je te lis tous les jours ;-).

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    2. Hihi t'es trop gentille toi!!!! Moi c'est ton talent qui me pousse à venir te lire à chaque article, vraiment!!!! Tu as une façon d'écrire que je ne retrouve nulle part ailleurs!!

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    3. Merci :)) Suis toute rouge, là!

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  18. Bravo pour cet article, ce blog est vraiment dans mon top 5 pour la mode, et y a grimpé à la vitesse de la lumière (ça ne fait pas longtemps que je l'ai découvert) ! J'ai définitivement lâché tous ceux qui montraient des looks à la pelle, avec auto-satisfaction à la truelle...

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    1. Merci Gaëlle :) "auto-satisfaction à la truelle", j'adore!!! Comme dit S., le jour où j'en serais là, surtout, je compte sur vous pour me voler dans les plumes :D.

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  19. Une synthèse que je partage également (bien vu le petit tableau récap' des deux idéaux-types :-). Par contre, je suis moins optimiste lorsqu'il s'agit de considérer l'avenir du journalisme professionnel. Lorsqu'on est passionnée de documentation et soucieuse de son intégrité, on ne doit pas faire long feu dans ce monde. C'est pour cette raison que j'apprécie tant les blogs (m'enfin, pas ceux qui nous sortent des liens sponsorisés tous les 4 matins).
    Je trouve que les blogs présentent l'avantage de créer un dialogue, une interactivité entre les lectrices et les blogueuses qui le souhaitent.
    Un "vrai" blog, pour moi, c'est aussi l'assurance d'être conseillée par une femme qui a testé le produit/l'objet, qui a touché le tissu d'un vêtement... Au fond, vous transmettez une part de votre expérience sensible autant que des points de vue rationnels/intellectuels et, dans ce domaine, la majorité de la presse féminine (papier) est à la traîne.
    Transmettre, informer, se faire plaisir et faire plaisir en toute gratuité est, il me semble, un des grands plaisirs de la vie. Le blog met cette valeur en acte.
    Enfin, Stelda, l'humour est une composante essentielle des meilleurs blogs... Quoi de meilleur qu'un billet aux accents comiques en lisant son café du matin ? Alors merci :-) - N.

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    1. C'est ce que disait Madame M plus haut. Elle a fuit pour garder sa passion intacte.
      Quand on ouvre un blog, on le fait d'abord pour soi puis très vite, le lien avec les lecteurs devient essentiel. Tous les blogs que je suis ont ce point en commun : les blogueurs y prennent le temps de répondre aux commentaires. C'a l'air bête mais c'est tellement important! Comme vous dites, ça crée une interaction : c'est enrichissant pour le blogueur et valorisant pour le lecteur. J'adore lire les commentaires, m'en inspirer pour rebondir dans un autre article... Suis contente si je vous donne le sourire, Nina, c'est mon meilleur cadeau.

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  20. En fait je crois que tu as vu juste en disant que les blogueuses se sont immiscées dans la faille laissée béante par les journalistes.
    En théorie le journaliste est objectif, mais c'est une valeur qui se perd de plus en plus soyons honnêtes. Les magazines de mode sont pourris de l'intérieur par les marques qui les financent et lorsqu'ils présentent une crème, nous savons bien qu'ils ne l'ont même pas testée.
    Outre les blogs de mode, c'est aussi une vision alternative de l'information, non censurée comme tu dis. Ceci est très important de nos jours.
    J'ai aimé ton article,e à bientôt !
    Alex

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    1. Comme disait une Anonyme plus haut, sans doute journaliste elle-même, difficile de tester 10 crèmes par semaine (d'autant qu'il faudrait les utiliser un mois au moins pour juger de leur efficacité). Là, on pointe du doigt la spirale de sur-production et sur-consommation actuelle. On ne sait plus où donner de la tête...
      En littérature, c'est pareil : dur de lire les 625 nouveautés! Et les blogs littéraires sont géniaux parce que souvent un peu spécialisés : il y a les fans de polars, de BD, de littérature de voyage, de chick lit', etc. Ca permet d'avoir plus d'avis et des avis très critiques émis par des passionnés. Idem en cinéma.
      Merci beaucoup pour ta visite et à bientôt Alex ;-)

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  21. C'est ça la vrai différence entre une journaliste mode et une blogeuse mode, la liberté d'expression,quand on parle d'une marque c'est parce que on l'aime pas parce que il faut en parler, par contre je trouve très important de se documenter et de vérifier ses sources, même si ce n'est pas toujours évident, en tout cas avant de parler d'un créateur je me documente et j'essaie d'être au plu près de la réalité, super article, j'ai adoré.

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    1. C'est vrai que dans le cas d'un styliste ou même d'un produit, je trouve intéressant de connaître un peu le pourquoi du comment. Ca participe aussi à nous rendre, en tant que consommateurs, plus acteurs.
      J'ai beaucoup aimé tes derniers articles sur Havaianas ou Sonia Rikiel, par exemple. Gros bisous, Blandinette et merci à toi ;-)

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  22. Bon beh, j'avais tapé un commentaire mais il a disparu dans les méandres de la blogosphère. Je suis un peu gavée mais ce sont des choses qui arrivent. Et comme nous avions parlé de ce sujet, au détour d'un milkshake, je me devais de venir donné mon avis ici, non ? =)

    Par où commencer ? J'ai, suivi un enseignement de journalisme pendant mes études d'Histoire. J'écrivais des brèves dans le journal de la fac. Aujourd'hui, je suis blogueuse et spécialiste du monde digital en générale, que ce soit dans le domaine de la communication que de l'information. Clairement, les problématiques ne sont pas les mêmes. Le public n'est pas le même, ses attentes et son comportement non plus.

    Par expérience (courte, certes, mais qui m'a suffi), j'ai pu me rendre compte que la transition était plus facile quand on sort du web pour aller vers les médias papier, que le contraire. J'ai eu beaucoup de mal avec d'anciens journalistes de journaux papiers qui se retrouvaient rédacteurs web et qui ne collaient pas du tout aux attentes qu'on avait. Et pourtant, ils avaient des années de métier. Les problématiques de référencement, par exemple, quand on écrit pour un média digital, sont VRAIMENT à prendre en compte. Il faut répondre aux attentes de Google pour être sûr de remonter avec un sujet qui sera traité par 5000 autres rédacteurs web ou blogueurs. Ces problématiques là sont incontournables et le journaliste (à l'instar du blogueur), se sent bafoué lorsqu'on lui en parle. Il a l'impression qu'on essaye de l'empêcher de faire son travail correctement.

    Après, d'un point de vue relations presse. Comme je te l'avais dit, les agences séparent les journalistes et les blogueurs, bien souvent, lors des évènements (histoire d'éviter de froisser les premiers qui "ont fait des études", "ont galéré pour avoir une carte presse"... et tout et tout). Après, je comprend les journalistes mais... c'est l'jeu ma pauvre lucette... Les blogueuses apportent quelque chose de nouveau qui crée un certain engouement (en ce moment). Mais je te rejoins sur ce que tu dis: rien ne remplace le savoir faire d'une journaliste, la capacité de documentation, cette méthode... (et je ne parle pas de celles qui rédigent des publi rédac' à la pelle, je parle des JOURNALISTES, parce que certaines semblent s'être reconverties en communicantes, mais elles ne le savent juste pas encore).


    Bref, le mix parfait entre journaliste et blogueuse, au final, c'est toi. Prenons-en toutes de la graine ! <3

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    1. Merci d'avoir pris le temps de retaper ton com', Gabee! Difficile de compléter une intervention aussi étayée ;-) Ma petite expérience rejoint la tienne et je pense qu'il est en effet plus facile de passer du web au papier. Ne serait-ce que parce que la lecture sur écran et la lecture papier sont totalement différentes.
      Pour ce qui est des journalistes, il y a déjà deux journalismes distincts : le journalisme d'information et le journalisme institutionnel, celui qui travaille pour des entreprises ou des institutions. Et le malheur, c'est qu'on est en train d'assister à la fusion des deux.
      Et preuve que je suis loin d'être un mix parfait : je maîtrise très mal le référencement :D. En revanche, je le sais et je vais acheter "le référencement pour les nuls"!!
      Je ne crois pas que tu aies grand'chose à apprendre de moi (si ce n'est de temps en temps la découverte des Météorites ;-)).

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  23. Ah ça fait très plaisir de lire cet article. Merci à toi Stelda de l'avoir fait. Car c'est vrai il y a matière à dire. Bien entendu que ce sont deux domaines différents. Le blog reste quand même un hobby car de là à en vivre il reste une large marge, même si les marques 'partenarisent" avec nous ça n'a rien d'un boulot effectif de journaliste qui doit des comptes si même dans le cas précis de partenariat on se doit de respecter quelques dates de publication mais rien à voir avec un réel job. Nous ne sommes pas rémunérées et comme tu le dis si bien nous avons nos propres avis que personnes ne remet en question en venant nous tirer les bretelles, il faut quand même voir à faire la différence et ne pas choper le melon..... Bisous !!

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    1. Je suis ravie que tu donnes ton point de vue Lilly de blogueuse beauté car vous êtes souvent critiquées pour votre manque d'indépendance et votre "melon", comme tu dis si joliment. Pour moi, un partenariat vous permet d'abord de tester de nouveau produits sans que ça ne vous ruine.
      Heureusement, vous êtes plus nombreuses qu'on ne le dit à rester légère et à vous faire plaisir... en nous faisant plaisir. Merci :))

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  24. Article très intéressant tout comme les commentaires. C'est vrai que certaines blogueuses ne sont pas toujours impartiales dans leurs articles. Toutes les publicités et les articles sponsorisés me laissent dubitatif. Mais cela ne va pas dire que c'est la majorité de loin pas. Pour une journaliste de mode, c'est différent et puis ses sources ont intérêt d'être vérifiées avant !!!

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  25. Incroyable, mais Vrai Dieu est toujours Grand. Après plusieurs rejets de ma demande par la banque, j'ai bénéficié d'un prêt grâce à une dame bien honnête . Pour en savoir plus, veuillez simplement prendre contact avec elle par e-mail au : marilinetricha@mail.ru elle offre des prêts de 3 000€ à 3.000.000€ à toute personne capable de le rembourser avec intérêt à un taux faible de 2 % ne doutez pas de ce message. C'est une parfaite réalité. Faites passer le message à vos proches qui sont dans le besoin.
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